D’abord, j’ai longtemps regardé ce gif métrage de Sandwich Puissant, puis j’ai tout volé et j’ai fait une série de miamis pour mes amis, en cadeau, avec des photos d’eux. Et puis avec Heidegger, la photo connue sur son banc : un gif métrage d’Heidegger, à miami.
Heidegger, après lequel les générations de la guerre et de l’après-guerre ont couru et qui, déjà de son vivant, l’ont couvert de thèses de doctorat stupides et répugnantes, je le vois toujours assis sur le banc de sa maison de la Forêt-Noire, à côté de sa femme qui, dans un enthousiasme pervers pour le tricot lui tricote continûment des mi-bas pour l’hiver avec la laine qu’elle a elle-même tondue sur leurs propres moutons heideggeriens. Je ne peux pas me figurer Heidegger autrement que sur son banc, devant sa maison de la Forêt-Noire, à côté de lui sa femme qui l’a toute sa vie totalement dominé et qui lui a fait toutes ses chaussettes et tous ses bonnets au tricot au crochet et lui a aussi fait son pain et son lit et même lui a fait ses sandales.
(Thomas Bernhard, Maîtres anciens)1
- Heidegger, dem die Kriegs- und Nachkriegsgenerationen nachgelaufen sind und den sie mit widerwärtigen und stupiden Doktorarbeiten überhäuft haben schon zu Lebzeiten, sehe ich immer auf seiner Schwarzwaldhausbank sitzen neben seiner Frau, die ihm in ihrem perversen Strickenthusiasmus ununterbrochen Winterstrümpfe strickt mit der von ihr selbst von den eigenen Heideggerschafen heruntergeschorenen Wolle. Heidegger kann ich nicht anders sehen, als auf der Hausbank seines Schwarzwaldhauses, neben sich seine Frau, die ihn zeitlebens total beherrscht und die ihm alle Strümpfe gestrickt und alle Hauben gehäkelt hat und die ihm das Brot gebacken und das Bettzeug gewebt und die ihm selbst seine Sandalen geschustert hat.
(Thomas Bernhard, Alte Meister) ↩