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La flamme dansant dans le. La [ main ]. Frappant de la. de son petit poing, du poing la. la table, il.il fut étonné de sentir sous. d’en. de sentir. De sentir sous. de sentir le grain. de rencontrer le bois nu de. la planche. le rugueux du bois. il s’étonne de toucher le bois nu. de toucher la planche nue. rugueuse. rencontrer la planche. le bois rugueux, la planche nue. la planche nue. Nappe, couvert. Nappe et couvert. Nappe, couvert, [bouteille de] [ ]. Le [cou] de M. Ouine. est [ ]. Le corps de M. Ouine, en app. comme démesurément agrandi. grandi. agrandi, comme sans épaisseur. plat. À quelque distance, le corps de Monsieur Ouine. Une lumière brillait devant lui. bougie. chandelle brûlait devant lui, dans un modeste. modeste bougeoir de cuivre, soigneusement astiqué. Devant lui brûlait une chandelle, dans un modeste bougeoir de cuivre. Le corps de Monsieur Ouine. À quelque distance, le corps de M.Ouine démesurément ag. comme démesurément agrandi. démesurément agrandi et comme privé d’épaisseur. se courbait ou se relevait. s’agitait en tous sens, avec une extraordinaire [ ]. agilité. s’inclinait en tous sens, avec une agilité surhumaine. Phil. Philippe.

Un ron. ron. r. C’est comme un ron. comme un [ronronnement] qui. Une [roue] tourne. Un autre ron. Une autre voix se mêle à. voix se mêle à la première. Non c’est. c’est la même. même [roue] qui tourne avec ce ron. son [ronronnement]. tourne. tourne avec ce [ronronnement]. La voix continue de parler, mais une sorte de ronronnement [tout indistinct]. s’éteint peu à peu. s’éteint par degrés, n’est plus qu’un ronronnement indistinct. ronronnement confus, où éclate. éclate parfois. où flambe. où. où éclate. parfois éclate une voyelle,[ ].

Il fa. Il fait, pour se lever de sa chaise, quitter sa chaise un effort immense. [ ] [ ] [ ]. Il répète à mi-voix. Il répète, longtemps, tout bas pour lui seul, cette ques. cette phrase. cette question. la question [vaine]. même question, [ ]. avec l’espoir abs. la ques. sans trop [tenir] la force d’ouvrir les yeux. sans aucun espoir. sans oser ouvrir les yeux. La nuit [croule]. [s’écroule]. Évidemment, le vieil homme [ ]. est loin maintenant, Dieu sait où – dans quel coin de cette maison morte ? Mais. M. Ce qu’il veut seulement. Pourtant, N’importe, lui faire face. Tout à l’heure, se dit-il. Tout à l’heure, [je le saurais]. se dit-il, j’aurai ma revanche. Non, il. Il aime mieux l’imaginer dans le parc. plus loin encore, à travers champs, sur la douce route. route douce, pleine de lune. La route ! La route ! La route libre, telle qu’il la rêve. La route [ ]. Dans la. La libre route. La libre route. La route. La libre route. Sa libre route. Sa route. Sa libre route. Et face à la brèche immense, ou l’air siffle avec. pleine d’étoiles. d’astres. d’étoiles, avec le vent sur la face. le. le souffle. ce souffle terrible. son souffle terrible. à la face. Steeny sentait sa. les. Steeny, calme, s’end. s’endort, les poings fermés. les poings serrés. les poings. Steeny s’end. retombe dans. entre dans le sommeil. se jette dans le sommeil comme. l’enfant [avide]. tragique s’endort, les [poings]. s’endort. avide. s’endort les poings fermés. Qui est-ce qui a parlé de route ? Qui a. Qui parle de route ? Non pas cette. Non pas celle-ci, pas cette route douce, pl. cette route douce, pleine de lune, mais la sienne, qu’il a tant de fois vue en rêve, pareille à la. sa libre route, gueule béa. La route avide, impitoyable. [ ]. ouverte, c’est un. la route, gueule béante, infinie, gueule béante.

Ainsi l’animal sait suivre. recherche. cherche sur la face incompréhensible de son maître, les signes d’une. les reflet d’un amour ou les. les signes. [dont] [  ]. les signes. les signes. les signes. les signes pour lui seul [inexorables] d’une. de. de la vo. d’une volonté. pour lui seul inexorables d’une volonté. les signes d’une volonté qu’il. réfléchit en vous. les sentiments. le reflet d’un autre monde. les signes d’un autre monde. d’un autre monde. les signes. les sentiments incompréhensibles. mystérieux. sacrés. le reflet d’un monde où. d’un autre monde où il. les signes sacrés d’où il [attend] un jour. d’où lui naîtront. d’où vont naître sa peur et son plaisir.

Sa voix avait perdu quelque. La voix perdait peu à peu. Sa voix perdait peu à peu. La. La voix. [saisi de frayeur], quelque chose de son assurance. chose de son assurance. [était-ce un] rêve ? de sa burlesque assurance tandis que. tandis que ses mains, posées à plat sur les genoux esq. esquissaient. esquissaient des. un mouvem. geste. esquissaient un geste. esquissaient une sorte de caresse timide, enveloppante, un geste d’oiseleur. Elle. C’était vers ces mains qu’elle baiss. baiss. en effet, qu’elle baissait irrésistiblement ses yeux, son regard, ses yeux far. son regard farouche., éperdu de honte. éperdu de terreur. de honte, de terreur. Mais. Mais. et d’une résolut. imp. d’une résolution. pourtant plein de la résolution invincible. Ent. Mais. de l’entêtement, la patience mortelle d’un anim. de. de l’obstination de la patience immense, inexorable, inexorable d’un animal pris au piège. Un [instant], à l’abri de ses cils clos, elle. Une min. seconde sous les cils. [ ] longs. à l’abri des longs cils bien clos, elle, ses yeux glissèrent vers la fenêtre ouverte, l’horizon, le ciel. la ligne retroussée des bois de Vernoul, un nuage déchiré par le vent, les pays, l’espace.

Mais la châtelaine de … avait disparu. Retenant leur souffle, ils [entendirent] long. Retenant leur souffle, ils entendirent longtemps. longtemps sur la route trempée d’eau, à travers les muses. sur la route trempée d’eau.
Mais ils cherchèrent en vain la femme extraordinaire. La châtelaine de … C’est en vain que du regard … En prêtant l’oreille, ils entendirent longtemps, longtemps, les [ ] [ ] [ ]. Ils prêtèrent l’oreille. Mais ils cherchèrent en vain la châtelaine. cette. des yeux. yeux cette femme extraordinaire. Retenant. Retenant leur souffle, ils entendirent longtemps, longtemps, sur la route trempée, dé. rue déserte. Retenant leur souffle, ils. L’eau. Sous l’. gorgée d’eau. brillante sous la [vitre] comme un [miroir]. La rue déserte toute ruisselante, brillait sous le soleil comme un miroir. Et retenant
ils entendirent longtemps, longtemps courir – et de nouveau tout. deux fois – là-bas du côté d’Esterel ou de [Montis ?] – la grande jument. le. puis une fois encore – très loin – la grande jument hennir au vent de la mer. [dans le vent].

« Brouillons de Monsieur Ouine »
[Cahiers de Monsieur Ouine (1931–1940), Daniel Pézeril (éd.), Seuil, 1991]
Le jardin ouvrier n° 21
1999
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