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J’étais par­ti de deux modèles d’analyse. Dans l’un (qui me semble carac­té­ri­ser la tra­di­tion phi­lo­so­phique), la volon­té de savoir est prise à l’intérieur d’une connais­sance préa­lable dont elle consti­tue le dérou­le­ment, comme le déca­lage et le délai inté­rieur.

Dans l’autre modèle, le connaître doit être ana­ly­sé comme pur évé­ne­ment à la sur­face de pro­ces­sus qui ne sont pas en eux-mêmes de l’ordre de la connais­sance ; appe­lons savoir l’ensemble de ces évé­ne­ments. Quant à la connais­sance (c’est-à-dire au rap­port sujet-objet), elle serait un effet inté­rieur au connaître. Effet qui n’a pas pu être évi­té mais qui n’est peut-être pas néces­saire. Enfin, la véri­té n’est pas ce qui est lié de plein droit à la connais­sance, mais elles sont l’une par rap­port à l’autre dans un rap­port à la fois d’appui et d’exclusion.

Leçons sur la volon­té de savoir (1970–1971)
Seuil 2011
p. 31