Le but de tous [les attributs de Dieu] n’est autre que de lui attribuer la perfection [en général], et non pas cette chose même qui est une perfection pour ce qui d’entre les créatures est doué d’une âme. La plupart sont des attributs [venant] de ses actions diverses ; car la diversité des actions ne suppose pas l’existence d’idées diverses dans l’agent. Je vais te donner à cet égard un exemple pris dans les choses qui existent près de nous, [pour te montrer] que, l’agent était un, il en résulte pourtant des actions diverses, lors même qu’il n’aurait pas de volonté,…
Suppose qu’un homme ait cette notion qu’il existe [quelque chose qu’on appelle] un navire, sans pourtant savoir si la choses à laquelle s’applique ce nom est une substance ou un accident ; qu’ensuite une autre individu ait reconnu que ce n’est point un accident ; un autre ensuite, que ce n’est point un minéral ; un autre, que ce n’est pas non plus un animal ; un autre, que ce n’est pas non plus un végétal encore attaché à la terre ; un autre, que ce n’est pas non plus un seul corps formant un ensemble naturel ; un autre, que ce n’est pas non plus…
[La question se pose de savoir pourquoi Dieu est dit, bien que toujours métaphoriquement, doué de vue et d’ouïe, et pas de toucher ni de goût.] La cause en est qu’il est établi dans l’imagination de tous que Dieu ne saurait être en contact avec les corps comme l’est un corps avec un autre, puisque [les hommes] ne peuvent le voir ; or, ces deux sens, je veux dire le goût et le tact, ne perçoivent les objets de leur sensation qu’en les touchant, tandis que la vue, l’ouïe et l’odorat perçoivent les objets de leur sensation, lors même que les…
Si quelqu’un croyait que Zéïd est debout, au moment où il est assis, sa déviation de la vérité ne serait pas [grave] comme la déviation de celui qui croirait que le feu est au-dessous de l’air, ou que l’eau est au-dessous de la terre, ou que la terre est plane, et d’autres choses semblables ; la déviation de ce dernier ne serait pas comme la déviation de celui qui croirait que le soleil est [tiré de l’élément] du feu, ou que le ciel est un hémisphère, et d’autres choses semblables ; la déviation de ce troisième ne serait pas comme la déviation…
Quant à celui qui prête à Dieu un attribut affirmatif, il ne sait [de lui] rien que le simple nom, mais l’objet auquel, dans son imagination, ce nom s’applique, est quelque chose qui n’existe pas ; c’est plutôt une invention et un mensonge, et c’est comme s’il appliquait ce nom à un non-être, car il n’y a dans l’être rien de pareil. Il en est comme de quelqu’un qui, ayant entendu le nom de l’éléphant et ayant su que c’est un animal, désirerait en connaître la figure et la véritable nature, et à qui un autre, trompé ou trompeur, dirait : « C’est…
Je crois aussi pouvoir indiquer la raison pour laquelle notre langue [hébraïque] est appelée la « langue sainte » ; car il ne faut pas croire que ce soit là de notre part un vain mot ou une erreur, mais c’est une vérité. C’est que, dans cette langue sacrée, il n’a été créé aucun mot pour [désigner] l’organe sexuel des hommes et des femmes, ni pour l’acte même qui amène la génération, ni pour le sperme, ni pour l’urine, ni pour les excréments. Pour toutes ces choses, il n’a point été créé de terme primitif dans la langue hébraïque, mais on les désigne…
Tous les corps qui naissent et périssent ne sont sujets à la corruption que du côté de leur matière seule ; du côté de la forme et en considérant la forme en elle-même, ils ne sont point sujets à la corruption, mais sont permanents. Tu vois, en effet, que toutes les formes spécifiques sont perpétuelles et permanentes ; la corruption n’atteint la forme qu’accidentellement, je veux dire en tant qu’elle est jointe à la matière. Il est dans la véritable nature de la matière que celle-ci ne cesse jamais d’être associée à la privation ; c’est pourquoi elle ne conserve aucune forme [individuelle],…