À Dubno, on y va avec la charrette de Sameschkin ; à Moscou, on y va avec le chemin de fer ; en Amérique, on n’y va seulement en bateau mais aussi avec des papiers. Et, pour les obtenir, on doit aller à Dubno. Aussi Deborah se rendit-elle chez Sameschkin. Sameschkin n’est plus assis sur le banc du poêle, il n’est même pas chez lui, c’est jeudi, jour de marché aux cochons, Sameschkin ne rentrera pas avant une heure. Deborah va et vient, va et vient devant la bicoque de Sameschkin, elle ne pense qu’à l’Amérique. Un dollar vaut plus que deux…
Il croyait ses enfants sur parole : l’Amérique était la terre de Dieu, New York la ville des miracles et l’anglais la plus belle langue. Les Américains étaient sains, les Américaines belles, les sport important, le temps précieux, la pauvreté un vice, la richesse un mérite, la vertu la moitié de la réussite, la foi en soi-même une réussite totale, la danse hygiénique, le patinage à roulette un devoir, la bienfaisance un investissement, l’anarchisme un crime, les grévistes les ennemis de l’humanité, les agitateurs les alliés du diable, les machines modernes une bénédiction du Ciel, Edison le plus grand génie. Bientôt…
Non, Deborah n’appelait plus Miriam. Deborah s’approcha de Miriam. Deborah, dans son vieux châle, était vieille, laide et craintive devant Miriam baignée de lumière et d’or ; elle s’arrêta au bord du trottoir de bois, comme si elle obéissait à une ancienne loi qui commandait aux mères laides de se tenir au moins à une demi-verste au-dessous de leurs filles jolies. Nein, Deborah rief Mirjam nicht mehr. Deborah kam zu Mirjam. Deborah, in einem alten Schal, stand alt, häßlich, ängstlich vor der goldüberglänzten Mirjam, hielt ein am Rande des hölzernen Bürgersteigs, als befolgte sie ein altes Gesetz, das den häßlichen Müttern…
Tous trois sentirent sur Sam le savon à barbe qui avait l’odeur du muguet et un peu aussi celle du phénol. Cela leur fit penser à un jardin et en même temps à un hôpital. Alle drei rochen an Sam Rasierseife, die nach Schneeglöckchen duftete und auch ein wenig wie Karbol. Er erinnerte sie an einen Garten und gleichzeitig an ein Spital. Joseph Roth Job. Roman d’un homme simple Hiob. Roman eines einfachen Mannes, 1930 fr de…
Des œufs et des baguels aux œufs, nourritures rondes, sans commencement et sans fin, rondes comme les sept jours du deuil. Eier und Eierbeugel für Mendel Singer, runde Speisen, ohne Anfang und ohne Ende, rund wie die sieben Tage der Trauer. Joseph Roth Job. Roman d’un homme simple Hiob. Roman eines einfachen Mannes, 1930 fr de…