16 05 20

Anthropopathes

Voyez-vous nous étions des chas­seurs cueilleurs et cette acti­vi­té unique mais diverse nous a don­né notre forme ini­tiale chas­ser et cueillir cou­rir et nous pen­cher mon­ter la tente le soir et la démon­ter le matin voi­là ce pour quoi l’animal homme est fait ce à quoi nous sommes bons voi­là le mode opé­ra­toire qui main­tient notre forme en place or un jour on se mit à bêcher la terre et on bâtit en dur autour des semences et depuis nous menons une vie décli­nante une vie désa­dap­tée à l’espèce qui des mil­lions d’années durant cueillit et chas­sa et fut struc­tu­rée par cette agi­ta­tion saine où loi­sir et tra­vail pas­sions et inté­rêts n’étaient pas sépa­rés mais par­ti­ci­paient d’une acti­vi­té essen­tielle méca­ni­que­ment accor­dée au corps qui sou­tient l’espèce et la repro­duit sans dom­mage.

Au début de mars deux mille vingtje ren­contre un pro­blème géné­ral depos­ture je netiens plus deboutni assisà peinecou­chéje me prends régu­liè­re­ment les pieds dansles jambesje tourne dans mon inté­rieur comme un veau mal cre­véoublié dans un abat­toir à la fin du ser­vicele pro­blème est si géné­ral de pos­ture si spé­ci­fique d’allure que tout mou­ve­ment l’aggraveun géné­ra­listecom­pa­tis­sant me m’envoieme pres­crit des séances dekiné­si­thé­ra­pieque je m’empresse de conver­tir en séances d’ostéopathie la kiné­si­thé­ra­pie est un trai­te­ment des appa­reils moteur et loco­mo­teur l’ostéopathie est un soin por­té à la struc­ture au sque­lette qui lève les blo­cages conserve ou res­taure la mobi­li­té struc­tu­relle décoince libère les corps durs et par inci­dence dégorge rouvre des voies à la cir­cu­la­tion des corps fluides c’est une thé­ra­peu­tique une approche thé­ra­peu­tique d’une bru­ta­li­té tech­nique et gra­cieuse et presque déli­cate dans sa bru­ta­li­té sereine et gra­cieuse on assiste sur son corps éten­du ren­du manœu­vrable à une série de d’opérationséclaircoor­don­nées sans qu’à pro­pre­ment par­ler aucun coup soit por­té sim­ple­ment un poids exer­cé une cer­taine tour­nure un nou­vel ordre au fond uneimpul­sion nou­velledon­née aux fon­da­tions voi­là ce que je crois vou­loir pou­voir retrou­ver sur le latabled’ostéopathiele sen­ti­ment d’unerus­ti­ci­tépon­dé­reuse et avec elle la sen­sa­tion d’être soi­gné sans être accom­pa­gnépris en main sansprise en charge appré­hen­dé avec jus­tesserudesseet la patience du fac­teur d’orgues sim­ple­ment je n’y pense pasen ces termes au moment de maconver­sion des séances de kiné en séances d’ostéolorsque je me pose hon­nê­te­ment la ques­tion pour­quoipar un tour de passe-passe per­mis par le recou­pe­ment des pra­tiques as-tu si spon­ta­né­mentconver­til’ordonnance dedétour­né la pres­crip­tion d’un géné­ra­listecom­pa­tis­santla réponse la plussophis­ti­quéequi me vienne estque ça marche mieux quand ça craque.

Robuste et sans manièresnotre ostéo­pathe n’est pas unkinéun kiné est un scep­tique un qui sait pour voussans vousdans une rela­tionpri­vi­lé­giéeavec vos symp­tômes un ostéo­pathe est un homme à l’écoute et néan­moins loquace un homme avec qui on peut en avoir une hon­nête et directe d’organisme à orga­nisme et à pro­pos de tout du tout du fonc­tion­ne­ment géné­ral de nos orga­nismes en toute auto­no­mie un orga­nisme humain est une une fois quelques blo­cages levés robuste et durable syner­gie de forces vives à ce titre il mérite une approche éner­gique et loyale et qu’on plonge réso­lu dansles détails de sa struc­ture et c’est cette sophis­ti­ca­tion cette recherche atten­tive d’un accord syner­gique ce sou­ci méti­cu­leux des struc­tures qui carac­té­risent le fon­da­teur de l’ostéopathie (appren­drai-je en me ren­sei­gnant sur le mys­té­rieux phé­no­mène de ma conver­sion des séances de kiné en séances d’ostéo)un amé­ri­cain dont le patro­nyme signi­fie tran­quille solide serein per­ma­nent pérenne et dont la célé­bri­té fut sou­daine abso­lu­ment ful­gu­rante comme il arrive par­fois dans des périodes où des paroles simples sim­ple­ment sal­va­trices sont spé­cia­le­ment audibles et bien réver­bé­rées en l’occurrence c’est mille huit cent soixante-qua­torze crise éco­no­mique répres­sion de grèves émeu­tières quatre-vingt-dix mille tra­vailleurs au chô­mage sou­dain dorment pen­dant trois mois dans des com­mis­sa­riats une épi­dé­mie a cours et paral­lè­le­ment le long de l’épidémie le bruit court à pro­pos de tran­quille serein per­ma­nent qu’un intui­tif aus­tère et secou­rable a gué­ri un enfant de la dys­en­te­rie puis dix-sept autres enfants de la dys­en­te­rie au seul moyen de ses propres mains une thé­ra­peu­tique neuve et sans façons neuve et pour­tant de simple bon sensune humaine qua­li­fi­ca­tiondevrait suf­fire àcom­prendre l’humain qui se pré­ten­drait spé­cia­liste dans ce domaine serait pré­somp­tueux une thé­ra­peu­tique de contact demeu­rée à l’écart des pré­ten­tions spé­cia­listes scan­dales phar­ma­ceu­tiques com­pro­mis­sions finan­cières poli­tique sani­taire d’état objec­ti­ve­ment faillie une thé­ra­peu­tique fonc­tion­nelle sans effet de manche men­ton sour­cil demi-lunes une thé­ra­peu­tique fonc­tion­nelle sans phrase sans ser­mo­ci­na­tion.

Ça marche mieux quand ça craquemon corpsa l’idéal thé­ra­peu­tique de mon âgecelui des ordi­na­teurs de bureau qu’il fal­laitreboo­teren cas de pro­blème des petits ter­mi­naux que la pres­sion d’une pointe de sty­lo réini­tia­li­saitmon corps croit auresetaux opé­ra­tions pur­ga­tives et libé­ra­tricesde main­tien aux res­tau­ra­tionsrégu­lières d’équilibresen vue d’un main­tien d’initialitéfac­to­ryset­tingsconfi­gu­ra­tion native sor­tied’usine on disaità l’époque où mon corps était contem­po­rain de cet âgeune cer­taine idée pur­ga­tive dela san­téà savoirsi ça craqueça remet en placeet être tota­le­ment remisc’est être patiem­mentdans tout le détail de la struc­ture osseuseremis en place d’une série de gestes bru­taux je vou­lais que ça craquequ’un type s’adonne déli­ca­te­mentsur mon corps à des opé­ra­tions bru­tales je vou­laisêtreremis et qu’on n’en parle plusremis en état et qu’on passeà la suiteen état de marche ini­tial et que ça reparte que jerepartevoi­làje vou­lais quejereparteremis rééta­bli dans sastruc­turelogé dans son corpsà l’abri dans mon corpscalé dans lesimpec­cablessalons inté­rieurs dechâ­teau corpsavec vue sur les vignes ali­gnéesdans l’axe ducou­chantserein tran­quille axé remiset je ne mefigu­raisremisqu’après qu’on m’eut cra­qué.

Le bruit court au sujet de tran­quille serein per­ma­nent qu’un intui­tif aus­tère et rugueux traite avec sans ména­ge­ment par la simple appli­ca­tion locale des mains l’ensemble du sque­lette humain sans pré­ten­tion sinon d’avoir inven­té redé cou­vert fon­dé mis au jour untrai­te­ment nou­vellement éter­nel et quand un pion­nier comme pérenne amé­ri­cain per­ma­nent contem­po­rain de son dix-neu­vième siècle d’âgefonde il sait qu’il fonde au fond du kan­sas tran­quille sou­dain serein dit d’une voix haute et claire i flungto the breeze the ban­ner of osteo­pa­thy j’adresse au vent la ban­nière de l’ostéopathie qu’elle flotte et que le vent porte loin son mes­sage et bien­tôt le mes­sage est por­té le bruit court qu’un homme un kan­san aus­tère et entre­pre­nant soigne ses pro­chains de toute condi­tion de tout âge avec ses mains agrestes et que les pauvres ne paient pas s’ils ne peuvent pas et que les femmes après avoir pas­sé sous ces mains-là sont plus légères et trouvent le tra­vail moins pénible et quand la rumeur au sujet de pérenne atteint son sa répan­sion maxi­male onraconte il se dit qu’un aus­tère kan­sais sans façonstwists les hommes les tord et secoue les shakes chil­dren les enfants et les femmes pour les remettre à les remettre en d’aplomb sans trem­bler.

Jusqu’à ce que le confi­ne­ment du prin­temps deux mille vingt nous sépare j’allais donc un matin par semaine pen­dant trois semaines consul­ter un ostéo qui avait lui aus­si un mes­sage une ban­nière des vues sin­gu­lières sur le corps humain l’humain tout court les corps en géné­ral je le sais parce que lors d’aucune de nos trois séances l’ostéopathe n’a man­qué de me faire part de ses concep­tions anthro­po logiques voyez-vous nous étions des chas­seurs cueilleurset cette acti­vi­té unique mais diverse nous a don­né notre forme ini­tialechas­ser et cueillircou­rir et nous pen­chermon­ter la tente le soir et la démon­ter le matinvoi­là ce pour quoi l’animalhommeestfait ce à quoi nous sommesbonsvoi­là le mode opé­ra­toire qui main­tient notre formeen placeor un jouron se mit à bêcher la terre et on bâtit en dur autour des semenceset depuisnous menons une vie décli­nante une viedésa­dap­tée à l’espèce quides mil­lions d’années durant cueillit et chas­sa et futstruc­tu­réepar cette agi­ta­tion saine où loi­sir et tra­vailpas­sions et inté­rêts n’étaient pas sépa­rés mais par­ti­ci­paient d’une acti­vi­téessen­tielleméca­ni­que­ment accor­dée au corps qui sou­tient l’espèceet la repro­duit sans dom­mage.

Tranquille per­ma­nent est un empi­ri­cien des corps une méthode tôt acquise dans les vertes années kan­saises à se la faire les mains sur des cadavres d’indiens fouiller les tombes indiennes pour dig­ging in indian graves for trou­ver des sujets sub­jects d’étude et dis­sé­quer par simple avec pas­sion le corps indien est un pre­mier ter­raind’investigation voi­là tout galien avait ses gla­dia­teurs estro­piés serein solide a ses indiens morts a pour lui sa soif pion­nière une pion­nière opi­niâ­tre­téindian after indian was exhu­med j’exhumais indien sur indien sur indien sans jamais par­ve­nir àand still i was notsatis­fied satié­té un témoi­gnage d’une irré­vé­rence tou­chante une absence de scru­pules rache­tée par l’ aveu d’abord ensuite par l’insatiable curio­si­té pion­nière dont le lar­cin pro­cède enfin par la noblesse des buts rai­sons causes effets lon­gueur des pro­fon­deur de vuesne dit-on pas cer­taines fois que la finjus­ti­fie les moyens some one says the end jus­ti­fies the meanset je fais miencet adage I adopt this theo­ry pour apai­ser les satis­fy the qualms of mytour­ments conscience d’ailleurs les cadavres d’indiensnever objec­ted ne se sont jamais oppo­sés à to beingobject les­sons for the deve­lop­ment ofscience leur deve­nir objet du pro­grès scien­ti­fique et d’ailleurs on n’a jamais vu qu’une famille soit venue récla­mer.

Sipour une foison consi­dé­rait les choses du point de vuedu des­tindel’espècesub spe­cie spe­cieīsi on pre­naitdu champon s’apercevraitde la grande inver­sion du grandren­ver­se­mentoù nous nous sommescom­missub­sti­tuantaux prin­cipes vitaux natu­relsd’adaptation au milieuune crois­sance hyper­tro­phiée despro­thèses etdis­po­si­tifs tech­no­lo­giquesvisant à adap­ter notre milieuà notre misé­rable exis­tencemais à un cer­tain degré de cetteinver­sion je vous le disquand la dis­tance se fait tropgrande avec lesprin­cipes ini­tiaux de l’espèceje crois que l’espèce a tout às’yperddéfi­ni­ti­ve­ment il faut bien se figu­rer qu’il n’y aura pas d’appel pas de retour tout pas dans cette direc­tion est un pas vers l’ extinc­tionà la mortad mor­tem des­ti­na­murnous nous des­ti­nonsen croyant nous sur­vivrecom­ment l’espèce peut-ellebafouerses propres sa propreloi de consti­tu­tionsinon par purefolieil n’y a qu’une espèce hors d’elle pour ne sepré­oc­cu­per que d’elle-mêmeet quel mau­vais sou­ci elle a d’ellequelle igno­rance de sesprin­cipescom­bien il fautd’ignorancepour igno­rerque ce qu’ellesubit ce à quoi elle déclarela guerreest une consé­quence de sa guerre faite à la nature de sa séces­sion pro­non­cée d’avec la naturede ses ini­mi­tiésinter et intraspé­ci­fiquesnon mais regar­dezdans quel état l’état de l’espèce une dégé­né­res­cence tou­jours plus pous­sée et la grande dif­fi­cul­té affé­rente d’être pré­sent à soi-même et au monderegar­dez le stade oùnous nous sommesmenéenous l’espècela perte de la sen­si­bi­li­téla régres­sion de l’empathiela sur­po­pu­la­tionla dis­pa­ri­tion de l’écoutele triomphe ducomme side la simu­la­tionle rem­pla­ce­ment de mère nature par mèreinter­netl’espèce estvisi­ble­ment domi­née parla menacedéter­mi­née et struc­tu­rée par la menacede sonextinc­tionet cettemenace c’est commesi l’espèce y consen­taitla pres­saitlui fai­sait le droit le plussacrél’exoraitl’exauçait.

Tranquilleserein per­ma­nent n’a pas le même aplombà nom­mer qu’à fon­derla fon­da­tion futclaire une frappe juste etsèche assu­réepleine d’audace etde fer­me­té la for­mule impres­sionne dans le game du recou­vre­ment de la san­té serein tran­quille res­torethe mis­pla­ced bones to their nor­mal posi­tionmais le nom luitarde etchangeest sanssolen­ni­téc’est sous magné­ti­seur puisbone­set­terrebou­teuxpuis light­ning bone­set­terrebou­teux du ton­nerre restruc­tu­reuréclairque serein se pro­meut des noms ico­nic et pas infa­mants mais un peu peuple non se tailler chez les braves une répu­ta­tion de sama­ri­tain ou de thau­ma­turge c’est bien mais ça ne fait n’attire pas raquer le bour­geois le bour­geois n’attend pas le sau­veur il veut payer pour son salut c’est une toute autre patience une dis­po­si­tion toute autre à pâtir le bour­geois veut s’assurer comp­ta­ble­ment que l’affaire ira à son terme avec sérieux sécu­ri­té régu­lières res­tau­ra­tions de son agence il faut par temps d’épi de pan­dé­mie aller en jeter sur le ter­rain de l’académie n’importe quoi de grec ira pour­vu que ça envoie du grec d’ailleurs serein per­ma­nent se fout de ce que de son bar­ba­risme diront les Greek scho­lars les bino­clards de la fac de méde­cine qui savent le grec ancien mais pas l’ingénierie et c’est osteo­pa­thy qui vient intui­ti­ve­ment un mot mal for­mé c’est cer­tain quand on connaît son grec ancien car pathie réfère à la souf­france à l’affliction et vient for­mer depuis pan­dore au moins des noms de mala­dies plu­tôt que de remèdes et donc la thé­ra­pie de serein per­ma­nent s’appelle quelque peu mal­adroi­te­ment mal aux os et le thé­ra­peute malade des os comme si pour un car­dio­logue on disait car­dio­pathe le déca­logue le déca­pathe un psy­cho­logue etc mais pathie ça n’est que res­tric­ti­ve­ment le nom de la souf­france subie ça n’est ça que pour qui pro­ba­ble­ment s’est habi­tué à la admi­nis­trer la souf­france n’est pas limi­tée à la patience rési­gnée chez qui souffre et com­pa­tit vrai­ment sait que pathieest unespace decontra­rié­té com­mune unearène où les corps sontfor­cés de se consi­dé­rer une clai­rièredesidé­ra­tionsréci­proques une écoute pathie voi­là est une écoutesen­sible de une atten­tion àla souf­france de l’autre sen­si­bi­li­té éten­due aux corpshomo­logueset recon­nais­sance d’une com­muneet cha­touilleuse condi­tion sym­pa­thie bien­veillance com­pas­sion voi­là voi­là l’ostéopathie est une pra­tique neuve de l’ancestrale sym­pa­thie une empa­thie de mains com­pa­tis­santes une sol­li­ci­tude offen­sive inou­tillée d’ailleurs les femmes elles-mêmes ne s’y trompent pas la moi­tié de notre espèce consti­tue plus de la moi­tié de ma patien­tèle enfin sous­traite au joug médi­cal ins­ti­tu­tion­nel au diag­nos­tic mas­cu­lin à la veille patriar­cale sur leurs tenues manières pos­tures à la muti­la­tion obs­té­tri­co-gyné­co­lo­gique de leurs corpsshame on the knife that cuts a woman like a christ­mas hog mau­dite soit la lame qui mutile la femme comme on coupe un gigot de pâques savez-vous que la moi­tiédes femmesbearpro­mènent sur leur corps knife-markune marque descal­pel et je vous le dis I tell youc’est une insulteà l’intelligence de dieu le métier d’accoucheur s’est per­du comme l’honneur de l’homme qui fut tou­jours de défendre sa moi­tié de son huma­ni­té voyez-voussuf­fra­gettes et ostéo­pathes sont des allié e snatu­rel le s le suf­fra­gisme ne peut êtredans sa forme la plusfière ache­vée radi­cale qu’uneostéo­pa­thie qu’un véri­table plé­bis­citeen sa faveur.

Je dis l’espèce je pour­rais dire levivantle vivant quand on ne ledédaigne pas aucun pro­ces­susriendans le vivant ne va dans le sens d’un dysfonc­tion­ne­ment chaque cel­lule chaque membre par­ti­cipe à sa per­pé­tua­tion c’est ain­si que l’évolution les a codés jamais rien fina­le­ment ne manque à tra­hit son orga­nisme exprime en la moindre de nos cel­lules des pro­prié­tés géné­tiques pro­duit des solu­tions géné­tiques par­tage ses infor­ma­tions géné­tiques au cœur même du vivantveillel’espèce aucun pro­ces­sus n’est néga­tif au sens du vivant un pro­ces­sus peut être loca­le­ment dou­lou­reux c’est vrai peut être incon­for­table il ne fait que signa­ler la dis­tance qui sépare notre vie de l’environnement qui pour lequel elle est faiteles lois fon­da­men­tales qui gou­vernent le vivant sont sans cesse bafouées depuisneuf mille ansau moinsnous négli­geonssys­té­ma­ti­que­mentsys­té­ma­ti­que­ment depuis neuf mille ansles rap­pelsde sa vigie les recom­man­da­tionsde sa régievous vous ren­dez compteneuf mille ans de déclinen pente douce vers l’hyperséden­ta­ri­té connec­tée sans égard pour aucun envi­ron­ne­ment quel qu’il soit neuf mille ans de rou­tine à se lais­ser crou­pir en marge du cours ani­malneuf mille ansde sous­trac­tion pré­somp­tueuse aux lois natu­relles de l’évolutionpour unevul­gaire his­toire de fer et de feuun acci­dent de foudre qui nous a pro­fi­té voi­là toutet je suis le pre­mierà uti­li­ser unsmart­phoneà pro­fi­ter du tis­su infra­struc­tu­relqui per­met de consom­mer une aile ou une côtesans avoir àchas­ser la bête qui va autour mais tout de mêmeà remettre tout ça en place àlon­gueur de jour­néesà ne ces­ser de remettre en place ce qui sedétra­que­radès le pre­mier pas en dehors de mon cabi­netdès la pre­mière visio dès la pre­mièreheure de la pre­mièresériematée au plu­mardje suis au pre­mier rang pour vous assu­rer quel’humanité offre le spec­tacleunique etpour tout direnavrantd’une inadap­ta­tion de la vie de l’espèce à la struc­ture de l’espècemais ça ne dure­ra pasvoyez-vous ça n’estni durableni viableon ne passe pas neuf mille ans ava­chi comme çasans que l’espèce à un momentpâtisse de ce relâ­che­ment tout se paieet si voi­là neuf mille ans que nous sommes une fin de raceà mon avissans un sur­saut de l’espècesans une révolte de l’espèce face au sort qu’elle s’infligesans une saine indi­gna­tion de l’espècenous n’en avons plus pour long­temps.

Un ostéo­pathe est un ingé­nieur engi­neer de l’humain armé d’un sens solide d’une intui­tion sereine et de l’émerveillement devant le monde le monde doit avoir été pro­gram­mé pour fonc­tion­ner de cette façon si com­plexe et si har­mo­nieuse à la fois et si dieu est un ingé­nieurso must be the hea­ler c’est dans le corps within sauf et sûrthe bodysafe and sure que repose le secret immé­mo­rial de toute curefore­ver lies the body’s cure un ingé­nieur com­pé­tent skill­ful engi­neer ajuste votre humainemachineso that de sorte qu’eve­ry partworks tra­vaille fonc­tionne en accor­dance avec les néces­si­tésnature’srequi­re­ments de la naturevismedi­ca­trixnaturæ les cou­rants dona­teurs de vie les flux dateurs de viethe life giving cur­rents cir­culent et s’égalisent le corps humain comme les plantes se déplie se déploie selon des poin­tillés et tout déploie­ment qui ne sui­vrait pas sa déhis­cence toute éclo­sion contre-nature est un détour­ne­ment du dei­ficplanthinkof your­self as an elec­tricbat­te­ry à notre sys­tème ner­veux commethe tele­gra­phy of l’internet de la lifen’oubliez pas l’hommeest unemachinehydrau­li­co-pneu­ma­tique à feuet à sang une machine qui lorsqu’elle dys­fonc­tionne requiert l’intervention d’un expert en ingé­nie­rie méca­nique pour ajus­ter la machi­ne­ry ce qui se res­serreta sun­tei­non­ta le relâ­cher luein ce qui se relâcheta lelu­me­na le res­ser­rersun­stei­nein dans la plus pure tra­di­tion des mains appli­quées sans le moindre recours à autre chose que les antiques mains sans aucun recours aux médi­ca­mentsnous n’avons pas freed libé­ré l’hommedethe ncou­leur de l’esclavagepour main­te­nir l’hommewhite man sous le joug desdrugs médi­ca­mentsle corpshuman enginehumainsi vous y son­gez bienest la plus divine phar­ma­ciethe most divine drug store il n’y a rien à ajou­ter ni retran­cher aucune sub­stance au cock­tail divin du cer­veau humain il a tous les liquides toutes les drogues toutes les huiles lubri­fiantes tous les acides et anti-acides néces­saires le stock est pour­vu il est à jour tout le néces­saire a été créé par dieu la volon­té le désir la san­té l’ambition l’énergie rien n’y tout y est fait défaut pour per­mettre à un homme né dans le maine de navi­guer réso­lu­ment sa vieuner­ring tra­ve­ler jusqu’à sa sépul­ture cali­for­niennethe way is rightfor the path is clear pas besoin de plâtres de broches chi­rur­gi­cales pas besoin de pro­thèses de struc­tures exo­gènes d’institutions nor­ma­tives il n’y a qu’àres­tore the mis­pla­ced bones to their nor­mal posi­tion reprendre posi­tion la tenir.

Et pour­tant l’espèce croyez-moia les cartesmoyens deson des­tin en mainnous l’espèce pou­vonseffec­tuerun sou­lè­ve­ment de la vieini­tier l’inversionsalu­tairepour nousla natureet tout le vivantl’espècea les moyenstant que nous tenons invio­léstant que nous res­pec­tons nous plionsà quelquesconfor­mons auxprin­cipes vitaux de basequi lanous gou­vernent ettoute chose vivante avec elle nous prin­cipes contre les­quels on cher­che­rait en vain à lut­ter et pour­quoi lut­tervous connais­sez le prin­ciped’homéostasie la loi del’homéostasie c’est peut être la loi prin­ci­palele prin­cipe direc­teur du vivant du grand corpsdes vivantsun prin­cipe de néces­si­téneces­si­tascongrue tou­jours satis­faitefelixselon le laquelle tout ce qui vousarrive a commerai­sond’arrivertout ce qui vous affecteest uneunsignalnéces­saireune alerte une grâce un aver­tis­se­ment un mes­sagequi vous enjointà vousvous adap­ter ou àdis­pa­raîtreet cette dis­pa­ri­tion n’est pas une offensene vous offen­sez pasde dis­pa­raîtretout le monde dis­pa­raît tôt ou tard un orga­nisme le nôtre a une durée de vie ins­crite dans les gènes cel­lules micro bio­tiques faunes inté­rieures toute une végé­ta­tion vivante qui nous faitdivers et vivantsà notre tour etvotre dis­pa­ri­tion ne vient passanc­tion­ner votre vievous n’avez quepeu d’agence quant à votre datebutoirpour ain­si dire vous vien­drez buter oùetquand vos vosbiotesvos faunesne pour­rontnesau­ront plus repro­duire leur et votre forceune éner­gie sa sourceun puits d’énergie va se taris­sant c’est ain­sinéces­sai­re­mentnos forces nous aban­donnentles bio­co­lo­nies lèvent la tenteil faut bien par­tir un jour unquammorien­dum estou l’autre et votre extinc­tion per­son­nelle n’est pas une sanc­tion de l’espèce ce n’est pas un outrage spé­ci­fique c’est un fait divers voi­là tout dans l’histoire géné­rale du vivantmais une fois dis­pa­ru ne vous inquié­tez passi vous me per­met­tezvous ne serez plusen mesure delà pourvous regret­ter.

Il en va de tout cor­pus­cule comme du sol­dat dans son armée il suit les ins­truc­tions sait quoi faire quand l’ordre est clair qu’il s’agisse de consti­tuer un poil a hair ou la queue d’un paon dieu donne les ordres et les sol­dats de la sol­diers of life vie se déploient exé­cutent accom­plissent leurper­form their duty devoir ils rem­plissent la mis­sion qu’on leur a com­man­dée ocelles bar­bules micro­la­melles che­veu fuse­léful­fill their appoin­ted mis­sion dans une avec un in aswer­ving obe­dience sans trem­bler tran­quille serein per­ma­nent est un allé­go­ri­cien de son temps un homme de rai­son et de foi un homme voué aux faitstrus­ting the facts et à sesvisions visions dans les­quelles sont impres­sion­nam­ment confir­méesgra­phic vali­da­tions of ses théo­ries dans l’une de ses visions c’est le juge­ment der­nier l’intendant s’adresse à l’ humaine assem­blée de méde­cins on m’a char­gé d’examiner ce cette foule cette troupe cette arméethis host of men cham­pions de toutes les luttes qui pen­dant vingt mille ans oppo­sèrent la mala­die à la san­té com­batsbet­ween disease and health il va main­te­nant fal­loir comp­ter éta­blir main­te­nant un décompte pré­cis des vic­toires de chaque camp eve­ryvic­to­ry of both sides must be recor­ded une cou­ronne sera décer­née awar­ded à tout et chaque hommeto each and eve­ry man qui porte sous son bras un fanion déro­bé dans le camp enne­mithe cap­tu­red flag of the oppo­sing ene­my et les enne­mis de l’ostéopathie mor­ti­coles se récla­mant tous de l’école of theregu­lars clas­sique subissent défaite sur défaite et l’un des géné­raux de l’école régu­lière s’en émeutil nous faut étu­dier latac­ticsde l’ostéopathiecette façon de fairecra­quer cette satu­ra­tionlocale des forces obs­truc­tives sans quoi nous per­drons encore et encore for this newene­my ce nou­vel enne­mi a sur nous l’avantage tech­no­lo­gique de pen­ser lamachine engin ondes magné­tiques et élec­tri­ci­téand uses noante­di­lu­vian tac­tics et ne se four­voie pas comme nous-autres dans des modèles stra­té­giques obso­lètes.

Nous avonsscin­dél’unité de notre expé­rience vitaleen une enti­té pure­mentbio­lo­giqued’une part et une vieaffec­tive d’autre partil s’agit de retrou­ver cette uni­té de lais­seragirsur­gir la vieen nouspré­pa­rerdis­po­ser nos corps à la réac­tion auresur­gis­se­mentde la vieen nousnousje vais peut-être dire là quelque chose ded’un peugéné­ral je m’en excuse mais il me semble queje crois que nousavonsàvivreet c’est une tâchedif­fi­cile bien sûr mais nousnous le devonsnousavonsàêtre et c’est une tâcheinsen­sée maisil nous fautêtre à la hau­teur de cetteuni­té vivante quitout à la fois contient et dis­sout en elle-même cha­cune de ses uni­tés les engendre de la même façon que toutes les par­ties de notre corps se dis­solvent sans cesse dans les fluides et sont sans cesse engen­drées par les fluidesnous sommes unecir­cu­la­tion un cou­rant inin­ter­rom­puen nous couletor­ren­tueuse la vieet nous ne devons pas nousy oppo­ser nous avons savons les moyens res­sources de nous confor­mer accor­der adap­terdans les plus hos­tiles condi­tions cir­cons­tances envi­ron­ne­ments les plus rudesnotre réponse à l’espèce est nous répon­donspromptepromp­te­ment à l’espèce quand elle nous sol­li­citesans nous défi­lernous ne man­quons jamais à l’appel de larési­liencemaismais si notre envi­ron­ne­ment se révèle trop éloi­gné de ce que l’espèce peut tolé­rer si nousper­sis­tons à infli­ger à notre orga­nisme un envi­ron­ne­menttoxique alors la vie nousréagit nousalerte et ça peut être péniblecer­tai­ne­mentpénible jusqu’à la dégé­né­res­cence mais ce qui nous dégrade est encoreun appel unemani­fes­ta­tion de la viejusque dans nos der­niers moments la vie semani­festeulti­me­mentmani­feste une der­nière fois sa puis­sanceà nous aler­ter à nousinfor­mer la vie se donnejusqu’auboutou alors ellesus­pend ses grâces et c’est encore la vienous devons nous deman­der cequinousvautcette sus­pen­sionnous voyons ce que je veux direil me semble quejamais la vie ne faitdéfec­tion tant que le corps désirela vie c’est le corps qui décide qui décide de par­tir quand il n’est plus dis­po­sé à pâtir à rece­voir la vie la vie dans toute sa son inten­si­té sa véhé­mence son éclat et si vous me per­met­tezde vous fairepart d’unepro­fi­ter d’une de mes der­nières convic­tionssi vous me per­met­tez d’étendre un ins­tant la por­tée de mes soinsà de m’adresser un ins­tant àvotre âmeune fois dis­pa­ru vousnec desi­de­rium nos­trine vousman­que­rezpor­te­rez pasdis­pa­ru.

La nature est une œuvre per­pé­tuelle per­pe­tual labor par les vastes cycles de l’éternité cycles of eter­ni­ty orches­trée par l’habile pro­jetconduc­ted by the skill­ful plan de dieuof god la nature nature stands se tient prête par­fai­te­ment ful­ly armed and equip­ped et ne demande pas mieux more than willing que d’ exé­cu­ter les mis­sions all duties devol­ving upon her qui lui sont confiéesexe­cute et l’obéissance aux lois rigou­reuses obe­dience to those exac­ting laws du pro­jet est tout ce qui est requis pour son et notre suc­cessvoyez-vousj’ai unchiotà la pup at homeet quand il déso­béit à mesordres lois laws I applyje lui donne un coup de badinea switchafin de lui rap­pe­ler ses torts short comingsde mêmenature vousdonne la badine de ladou­leurthe switch of painquand ses recom­man­da­tions sontenfreintesdis­re­gar­ded car le moindre offi­cierthe least rebelle le moindrerebel­lious orunwilling rénâ­cleurser­vant pré­sage il faut s’en convaincre le début de lathe begin­ning of the chutedown­fall du régi­ment corps tout entier of the wholearmy.

Finalement il n’existe rien quela vieen nousla vie même impé­tueuse en nous-mêmesil n’y a que la vie de notre pre­mier à notre der­nier souffleà l’œuvre dans le corps des mani­fes­ta­tions la mer­veille de la vie quis’exprime en nouscette éner­gie qui couleen nous cetteclar­témen­talecette allé­gresse non maisregar­dez-nous nos minesd’immunodéprimésvous n’allez pas me dire que c’est pourça qu’on vit l’état nor­mal de l’humain n’est pas cet état de déses­pé­rance c’est un état de joie de plé­ni­tude phy­sique émo­tion­nelle d’ardeur à lever la tente le matin et le soir à la dres­ser c’est une vitesse une allure volon­té spi­ri­tuelle un désir indomp­table d’aller de l’avant décou­vrir arpen­ter ouvrir de nou­velles voies et puis modes­te­ment quand l’environnement l’exige une abné­ga­tion un renon­ce­ment cou­ra­geux un preux sage consen­te­ment stoïque valeu­reux à s’intégrer sans heurts sans impu­dence aux cir­cu­la­tions libres et fluides du vivant jailli une fois une fois jailli et tou­jours abon­dant car par­tout rejailli par­tout où se fait jour une intui­tion une convic­tion inté­rieure un désir sin­cère de reprendre sa route vers de nou­veaux empires de cueillette de nou­veaux hori­zons de chasse par­tout où un tel désir se fait jour dis­pose les corps à rece­voir la vie et par­fois par­fois rece­voir la vie c’est la prendre et per­pé­tuer la vie c’est par­fois avoir la sagesse de l’abandonner etsivousmeper­met­tezded’excéderunins­tantleman­datdecetteséance la vie s’étant reti­réedevousvous ne vousman­que­rezpassi vous voyez ce qu‘il s’agit de dont il faut prendre la mesure dela vie foi­son­nante en expan­sion constante ne demande qu’àentreret sor­tirà cir­cu­ler nous ne sommesdans ce pro­di­gieux épan­che­ment jamais que lerésul­tatd’une déci­sionfon­da­men­taledevant la ques­tionfon­da­men­talede savoir si nous nous lais­se­rons por­ter dans le sens de la vieou si nous nous obs­ti­ne­rons àremon­ter le cours et c’est un choix c’est un tout à fait cha­cun fait les ses siens mais voyez-voustout se paieon ne se rend pas compte quel impact ont toutes nos résis­tances nosfausses routessur la vie qui nousenvi­ronnecom­bien nos obs­ti­na­tions nousséparentde notre envi­ron­ne­mentvous me direz où vous pla­cez-vous pour affir­mer de telles d’oùtenez-vous de tellesje vais vous direne croyez pas queje ne suis pas unmili­tant de l’espècej’observe sim­ple­mentje vais le mondej’arpentele plus sou­vent je vogue seulje poseune gaze élé­giaquesur le monde non-humainqui nous estinson­dable et je j’affronteconsi­dère avec atten­tiongra­vi­té rirecri­tique je ne m’interdis pas de por­terconsi­dé­ra­tion un regardsol­li­ci­tude cri­tiquesur les nos formes de vie qui sont les nôtres etje dépeins leursécou­tez je ne nie pas queje me tiensréso­ludu côté de l’espèce mais ça ne m’empêche pasd’en poin­ter les ten­dances de rele­ver ce qui ladété­riore et lagâte et la gâtant la déstruc­turel’entraîne vers sa perte menaceque je faismienne éga­le­ment je ne m’excepte pas jene m’épargne pas je suis le pre­mier àqui sont les nôtres je suisde notre espèceen sommeun modeste et volon­tairebéné­voleun modeste et vigi­lantveilleur undépu­té assi­du je ne suisfina­le­mentde l’espèce qu’unrepré­sen­tant concer­né.

Je ne sous­cris pas au décli­no­loge de monanthro­po­logue et ostéo­pathe éphé­mère ses expres­sions m’ont sem­blé de séances en séances tou­jours un peu plus sus­pectes comme s’il tes­tait sur moi déli­ca­te­ment des posi­tions de plus en plus bru­tales pre­mière séance phy­sio­lo­gisme pes­si­miste éta­blis­se­ment d’un rap­port direct entre le déclin des pos­tures et la perte de digni­té nos corps ava­chis plom­bant nos exis­tences alan­guies deuxième séance pri­mi­ti­visme mena­çant dédain pour le monde pro­thé­tique rage envers sa mol­lesse pro­mo­tion de l’espèce bio­lo­gi­que­ment déter­mi­née au rang de com­mu­nau­té idéale troi­sième séance néo- fas­cisme vita­liste appel à la régé­né­ra­tion au réveil de l’espèce dans l’ordre natu­rel des choses résorp­tion des conflits et des contra­dic­tions dans l’épopée de l’espèce en lutte pour sa per­pé­tua­tion sur­vieje ne sous­cris pas au décli­no­loge de l’anthropopathe mais je recon­nais quevenant me fairecra­querpour êtreremis entiè­re­mentappré­ciant l’idée de ma san­té depuis la chi­mère duresetfai­sant alors à la fois preuve deconser­va­tismede goût pour l’ordre et de sou­mis­sionau bon sens sans façons d’une thé­ra­peu­tiquesibyl­linej’ai d’une cer­taine façon méri­té leser­monle prêcheledis­courslatent dans le prêchequi ne pou­vait pas ne pasmême inci­dem­mentme rap­pe­ler que pour moile frêle séden­taire au six heures de lap­top par jour et aux yeux pro­thé­sésdans le cours glo­rieux des choses ani­malesnor­malesça ne l’aurait pas fait bien long­temps.

Notre vie prend places’inscrit dans à l’intérieur d’uneaven­ture spé­ci­fiquequi engage tous nos gestestoutes nosren­contrestoutes les for­ma­li­tés duvivreà mesure que nous vivons nous tis­sonsles liens qui nous enchâssent dans unenvi­ron­ne­mentvoi­là ce qui m’intéressevoi­là ce que je cherche à veux com­prendrecom­mentlessin­gu­la­ri­tés humainessin­gu­la­ri­tés du gesteet de laren­contre par exemplepeuvent faire leur che­minà l’intérieur en nousdépo­ser leurs traces les trans­mettre aux pro­chains sui­vants à ceux qui après nous vien­dront s’avancent déjà viennent pro­lon­ger pro­longent l’aventureet com­ment cestraces sont par eux par nous qui sommes aus­si les sui­vants de cer­tains com­ment ces traces sontrele­vées pour en venir àconsti­tuerdes res­sourcesc’est ce rap­portce miroi­te­ment cetteten­sionentre tri­bu­la­tions sin­gu­lières etgeste de l’espèce qui mesol­li­citeinter­pellemobi­lisepas­sionnec’est ce sou­ci qui me requiert.

Que l’anthropopathe se soit fait ostéo comme un nazi ven­deur de pis­cines ou que sa pra­tique de l’ostéopathie lui ait pro­gres­si­ve­ment ren­du dégoû­tantes les pos­tures de son temps la réa­li­sa­tion de son pro­gramme posi­ti­ve­ment sau­ver la race en lais­sant crou­ler ceux qui ne savent plus se tenir ou néga­ti­ve­ment redres­ser l’espèce en lais­sant cre­ver les inviables la réa­li­sa­tion du pro­gramme de l’anthropopathe demeure contrainte par un par­cours de soins et peut être même tem­pé­rée par une hon­nête voca­tion au soin mon anthro­po­pathe nepeutpasen conscience ou juste en l’état de la juri­dic­tionme sup­pri­mersous pré­texte que ma pos­turetémoigne par­ti­cipe duaggrave le déclin de l’espèce ces pré­ven­tions morale et juri­dique seraient cepen­dant levées si l’humain venait à rejoindre la filière géné­rale nor­male nor­ma­le­ment sélec­tive et géné­ra­le­ment sans façons de la libre éclo­sion de l’ évo­lu­tion ani­male nor­male des choses mais là encore l’anthropopathe en tant qu’anthropos qua­li­fié a sur l’animal une supé­rio­ri­té qu’il néglige quand les choses tournent mal pour l’espèce s’identifiant à la vie même il empoigne un ou deux de ses faibles sem­blables et opère pour le bon dérou­le­ment des évé­ne­ments à venir un sacri­fice prin­cipe ges­tion­naire.

Pages roses

  • Ad mor­tem des­ti­na­mur vient de Sénèque (Consolation à Polybe, 11.3–4) : « Voilà ce pour quoi tous nous sommes éle­vés : qui­conque est ame­né à la vie est des­ti­né à la mort [quis­quis ad vitam edi­tur, ad mor­tem des­ti­na­tur]. Applaudissons donc ce qui nous a été don­né, et ren­dons-le quand on nous le rede­man­de­ra. Le sort atteint cha­cun à des heures dif­fé­rentes : il n’oublie per­sonne. Que l’âme se tienne dis­po­sée ; qu’elle ne craigne jamais ce qui est inévi­table ; qu’elle attende tou­jours ce qui est incer­tain. […] Rien n’est plus insen­sé que d’ignorer la loi de la mor­ta­li­té, sauf peut-être l’impudence à vou­loir lui résis­ter [Utrumne stul­tius sit nes­cio mor­ta­li­ta­tis legem igno­rare, an impu­den­tius recu­sare]. » (Traduction d’après M. Nisard, 1838)
  • Necessitas felix est une expres­sion d’Augustin d’Hippone dans sa réfu­ta­tion des thèses du péla­gien Julien d’Éclane, lequel sou­tient que l’homme peut choi­sir de faire le bien ou le mal, le juste ou l’injuste. Pour le vieil Augustin, la volon­té ne peut rien sans la grâce, et le jour est encore à venir qui nous fera connaître « l’heureuse néces­si­té du bien [vir­tu­tis neces­si­tas felix] » : « Dieu sera tout dans tous [omnia in omni­bus] » et « notre nature sera com­blée d’une telle grâce […] qu’il nous sera impos­sible de vou­loir le mal [male ali­quid velle non pos­sit] » (Contre Julien, II, 5.62 ; tra­duc­tion mai­son). Dans « heu­reuse néces­si­té du bien », il faut entendre l’opposition de néces­si­té à pos­si­bi­li­té : le temps de la vir­tu­tis neces­si­tas felix est le temps où toute volon­té et tout pou­voir sont en acte volon­té et pou­voir de faire le bien.
  • Unquam morien­dum est (« il faut mou­rir un jour ») est une maxime latine dif­fuse, peut-être d’origine stoï­cienne.
  • Une machine hydrau­li­co-pneu­ma­tique à feu est la tra­duc­tion d’une expres­sion de Leibniz, dans sa contro­verse avec Stahl : « Que le corps ani­mal soit une machine hydrau­li­co-pneu­ma­tique à feu [machi­nam Hydraulico-Pneumatico-pyriam], et que l’élan [impe­tus] y soit don­né par des explo­sions pareilles à des flammes, il n’y a plus guère pour en dou­ter que ceux dont l’âme est occu­pée par des prin­cipes chi­mé­riques, tels qu’âmes divi­sibles, natures plas­tiques, espèces inten­tion­nelles, idées opé­ra­trices, prin­cipes hylar­chiques et autres archées, qui ne signi­fient rien si on ne les résout pas en méca­nique. » (Opera omnia, éd. Dutens, II, p. 149)
  • Vis medi­ca­trix naturæ (« la force / ver­tu médi­ca­trice de la nature ») est une for­mule d’origine hip­po­cra­tique deve­nue marque, label, nom de gamme ou de pro­duit chez de nom­breuses enseignes natu­ro­pa­thiques, et qui fonde la doc­trine selon laquelle tout être vivant a en lui un pou­voir orga­nique de conser­va­tion de constantes ini­tiales ou de res­ti­tu­tion à un état ini­tial (sché­ma « clas­sique »), d’adaptation à un envi­ron­ne­ment ou de rési­lience à une per­tur­ba­tion (sché­ma « moderne ») – soit une imma­nence des normes du vivant aux struc­tures du vivant. L’expression est une favo­rite des ges­tion­naires – par exemple Thomas Malthus (An Essay on the Principle of Population, 1798), Herbert Spencer (The Principles of Sociology, 1876), Vilfredo Pareto (Traité de socio­lo­gie géné­rale, 1917), et un cer­tain John Fullarton (que Marx lit et annote en marge des Grundrisse) pour qui la vis medi­ca­trix est à l’origine des crises du capi­ta­lisme, en tant que celles-là sont des pur­ga­tions spon­ta­nées des excès de celui-ci. En sciences, l’expression jalonne l’histoire de la notion de régu­la­tion, jusqu’à son pas­sage à la cyber­né­tique, via la notion d’homéostasie (dont Walter Cannon, dans The Wisdom of the Body, 1932, place expli­ci­te­ment l’origine dans la vis medi­ca­trix naturæ). (Sur « la for­ma­tion du concept de régu­la­tion bio­lo­gique aux 18e et 19e siècles », voir Georges Canguilhem, Idéologie et ratio­na­li­té dans l’histoire des sciences de la vie, 1977)
  • Ta sun­tei­non­ta luein kai ta lelu­me­na sun­tei­nein est un « prin­cipe géné­ral de trai­te­ment » don­né par Hippocrate dans son trai­té De la nature de l’homme : « Les mala­dies dues au plein se gué­rissent par le vide ; celles dues au vide, par le plein ; celles dues à l’activité, par l’inactivité ; celles dues à l’inactivité, par l’activité. […] Le méde­cin doit […] relâ­cher ce qui est res­ser­ré ; res­ser­rer ce qui est relâ­ché [τα ξυντεινοντα λυειν και τα λελυμενα ξυντεινειν]. » (Texte grec : Œuvres com­plètes, vol. 6, Paris : Baillière, 1849 ; tra­duc­tion mai­son)
  • Nec desi­de­rium nos­tri (« ni le regret de nous-même ») réfère à un pas­sage du troi­sième livre du De natu­ra rerum de Lucrèce, dont voi­ci un résu­mé :
    « Nul n’a le regret de la ni de sa vie
    quand l’âme et le corps sont tous deux endor­mis ;
    et ce som­meil dure­rait-il à jamais,
    jamais aucun de nous ne se por­te­rait
    dis­pa­ru […]. À croire que la mort est bien
    moins, si c’est pos­sible, qu’absolument rien. »
    (« Ce qu’est la mort », v. 919–927 ; tra­duc­tion mai­son)
  • Toutes les cita­tions anglaises sont extraites de l’autobiographie d’Andrew Taylor Still (Autobiography of Andrew T. Still : With a History of the Discovery and Development of the Science of Osteopathy, Together With an Account of the School of Osteopathy, Kirksville, 1897), fon­da­teur de l’ostéopathie. En vrac, sans ita­liques, des phrases ou bouts de Giorgio Agamben, Jacques Camatte, Thierry Casasnovas, Marielle Macé, Karl Marx.